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CASSANDRE

Interview avec Hélène Merlin, Billie Blain et Delphine Malausséna

Présenté en compétition officielle à la 26e édition du Festival Music & Cinema Marseille, Cassandre est un premier long métrage audacieux et nécessaire signé par la réalisatrice Hélène Merlin. Le film, qui aborde avec délicatesse et force le thème difficile de l’inceste, réunit l’actrice Billie Blain, qui incarne la protagoniste avec une intensité remarquable. Rencontre avec ces deux femmes de talent, qui nous dévoilent les enjeux et la démarche courageuse qui ont guidé ce projet poignant.

À travers Cassandre, Hélène Merlin explore l’inceste, un sujet fondamental mais souvent occulté. La réalisatrice choisit de l’aborder avec une mise en scène sans faille, qui évite le voyeurisme et privilégie la suggestion. Le résultat est un film d’une grande puissance, qui parvient à insuffler une légèreté inattendue à une histoire bouleversante.

« J’ai toujours eu envie de faire du conte noir ou de la comédie noire », confie Hélène Merlin. Pour elle, il était essentiel d’éviter d’alourdir le spectateur avec une seule tonalité dramatique.  « L’idée était de trouver un équilibre, de mélanger des moments poignants avec des instants plus légers, pour ne pas accabler le spectateur et lui permettre de respirer. » Cette approche originale permet de traiter un sujet aussi lourd tout en laissant de la place à la nuance.

Le personnage de Cassandre, incarné avec une brillance sans faille par Billie Blain, est au cœur de cette exploration des dynamiques familiales dysfonctionnelles. La réalisatrice nous explique qu’elle a conçu les personnages en cherchant à mettre en lumière les contradictions et les nuances qui façonnent leurs relations. « Ces personnages incarnent la violence patriarcale, ils exercent une violence éducative. Ce sont des gens prisonniers d’un système », précise-t-elle.

Cassandre est également porté par une bande originale composée par Delphine Malaussena, fruit d’une collaboration particulièrement riche entre la compositrice et la réalisatrice. « J’envoyais mes textes à Delphine pour qu’elle comprenne l’univers qui m’habitait », explique Hélène Merlin alors qu’elle aborde l’opéra du générique. « On a réussi à faire en sorte que les mots et la musique se rencontrent et ça, c’était un moment de grande sororité, de grande collaboration artistique. »